La Roue de Médecine des Indiens Blackfoot

1 : l’Est (paru dans le numéro 4 de la revue Astr’Oh !)
Alors que nous commençons à parcourir la direction du Printemps, je désire vous inviter brièvement à découvrir cette merveilleuse manière d’appartenir à l’univers et d’être en communion avec lui.
Les amérindiens – ce ne sont pas les seuls – croient en l’existence d’une énergie qui pénètre et anime toute la création, d’où l’expression « toutes mes relations ». Qu’ils s’agissent d’animaux, de plantes, d’êtres humains, nous sommes tous frères et sœurs, interdépendants les uns les autres, inscrits dans un même grand Cerceau Sacré (« the Sacred Hoop »). Ainsi nous sommes liés et la vie est pareille à une roue qui ne s’arrête jamais.
La Roue de Medecine est un symbole-outil qui permet d’être au monde, d’expliquer le monde, de se connaître et de faire un avec tout ce qui nous entoure. Aucune création n’étant supérieure à une autre, chacun y trouve sa place.

Le Cercle de la vie est divisé en quatre parties égales correspondant aux quatre saisons et aux quatre directions :
· au Printemps, l’Est
· à l’Eté, le Sud
· à l’Automne, l’Ouest
· à l’Hiver, le Nord.
Voyager avec la Roue de Médecine, c’est s’y engager consciemment. Honorer les Directions est le moyen traditionnel de prier quotidiennement pour les Amérindiens.

Les symboles concentrent en eux des moyens d’exprimer, d’expliquer et de représenter plusieurs choses en même temps. En partant de cet à priori, nous pouvons utiliser tous nos sens pour explorer tous les cercles à l’intérieur de la Roue. Ce mois d’avril, nous allons à la rencontre des cadeaux de la Direction de l’Est.

C’est là que le jour naît, tous les jours. Elle est donc symbole des commencements, de naissances et renaissances. Qu’il s’agisse du jour, qu’il s’agisse de la saison du Printemps, qu’il s’agisse d’une vie qui vient au monde, qu’il s’agisse du bourgeon sur la branche, qu’il s’agisse d’un nouveau travail…. Mais ce sera aussi la Direction de l’Illumination car c’est de là que provient la lumière.
C’est au petit matin que les oiseaux, notamment le coq, annoncent le lever du soleil. Elle est donc en relation avec les Ailés de la Création en général. L’aigle est l’archétype qui la représente le mieux car de ses ailes il caresse au plus près le soleil, il voit loin et nous offre une perspective nouvelle, il nous aide à prendre de la distance pour avoir une meilleure vision de notre quotidien. Il est fort et vaillant, qualités nécessaires pour entreprendre et commencer quelque chose.
La couleur qui lui est associée est celle du jaune, comme la couleur du soleil qui apparaît sur l’horizon.
L’herbe-encens associée est la « sweetgrass », Hierochloe odorata, l’herbe à bisons, herbe sacrée, avoine odorante. Elle sent bon, l’odeur de foin fraîchement coupé. Quand on là brûle, elle nécessite beaucoup d’attention comme tout projet, comme le présent, comme le jeune enfant car autrement, elle s’éteint et ne répand plus son odeur sucrée.
En tant qu’encens, elle ouvre nos cœurs et nettoie l’espace de prière.

A vous maintenant d’explorer, d’inviter dans votre vie la manifestation de la Roue de Medecine. Nous poursuivrons notre voyage dans un prochain numéro.
Je remercie mon mentor et ami homme-medecine Blackfoot qui m’a permis d’entrer dans le Cercle consciemment.

2 : le Sud (paru dans le numéro 7 de la revue Astr’Oh !)
En ce mois de juillet, nous venons de franchir le solstice de l’Eté, saison qui va nous permettre d’honorer la direction du Sud. Honorer est appeler l’esprit d’une direction. Notez bien il ne s’agit pas de l’Esprit comme certains diraient d’un dieu, mais l’énergie, l’essence. Il s’agit donc de s’unir à cette direction. Dans un tout autre contexte, mais dans le droit fil de cette précision, Simone de Beauvoir écrit :
Il [Dieu] connaissait toutes les choses à sa façon, c’est-à-dire absolument : mais il me semblait que, d’une certaine manière, il avait besoin de mes yeux pour que les arbres aient des couleurs. La brûlure du soleil, la fraîcheur de la rosée, comment un pur esprit les eût-il éprouvées, sinon à travers mon corps ? (Mémoires d’une jeune fille rangée. 1958 ).
La volonté n’y peut rien, l’imaginaire, l’observation et l’ouverture du cœur le peuvent.

C’est à midi lorsque le soleil est au zénith qu’il fait le plus chaud. A ce moment précis, nulle ombre n’est projetée sur la terre, le soleil est au plus haut comme suspendu un instant d’éternité avant que la roue ne tourne et qu’il n’entame sa descente. Qu’il s’agisse de la saison de l’été quand la longueur du jour décroît et que la chaleur brûle, qu’il s’agisse de la jeunesse qui bientôt « vieillira », qu’il s’agisse du fruit qui mûrit sur la branche, qu’il s’agisse d’un travail à mener à bien…
Mais ce sera aussi la Direction d’un cœur ouvert, pur et sans ombre.
C’est où nous sommes testés dans ce que nous entreprenons. Le coyote, par les tours qu’il nous joue, nous y apprend la confiance et à lâcher prise. Est-ce qu’au premier petit détail contrariant, nous allons renoncer, nous allons avoir peur ? Ou ferons-nous comme la souris, le lièvre qui, malgré leur petitesse, arrivent à survivre et ne renoncent pas à chasser sur un territoire si vaste et dangereux par rapport à leur taille ? Serons-nous la proie de nos hésitations et de la peur de rater ? Saurons-nous nous élever au-dessus de nos contingences et notre manque de courage pour continuer ce que nous avons entrepris à l’Est ?

Il ne s’agit pas non plus de s’entêter. Il s’agit d’évaluer la justesse de notre engagement, la sincérité de nos actes et de se voir « nu », éclairé par le soleil jusqu’au tréfonds de nous-même. Rappelez-vous, il n’y a pas de place pour l’ombre, le doute, la crainte :. un moment de véracité sous la lumière crue du soleil. Le maître mot est confiance, en ses capacités et en l’avenir. Quelquefois, il faut être flexible et écouter les autres, surtout l’autre tout en continuant à avancer.

La couleur qui lui est associée est celle du rouge, comme la couleur de la brûlure du soleil.
L’herbe-encens associée est le cèdre, le grand protecteur. Il est présent dans beaucoup de haies des villes car il est aussi « flat cedar », thuya occidentalis. Que fait cette haie dans nos jardins, sinon nous protéger, apporter de l’ombre et nous garder ? Il est très aromatique et est souvent utilisé dans les loges de sudation (« sweatloges »), il crépite alors sur les pierres rougeoyantes. Comme la jeunesse, comme la saison qui nous permet de vivre dehors, il fait du bruit quand il brûle et ce sont des étincelles que l’on voit, pas une flamme. Alors, les bonnes « influences  » sont invitées à entrer dans l’espace de prière.
A vous maintenant d’explorer, d’inviter dans votre vie la manifestation de la Roue de Medecine.

3 : l’Ouest (paru dans le numéro 9 de la revue Astr’Oh !)
Nous avons rendez-vous ce mois-ci avec la direction de l’Ouest, celle de l’équinoxe d’automne. Jour et nuit égaux, mais contrairement au printemps, c’est à l’intérieur de soi qu’à partir de cette date, la lumière peut grandir.
Lorsque nous avons remarqué, compris que nous sommes tous reliés les uns aux autres –Toutes Mes Relations, Aho-, nous sommes dans le Cercle et nos actions, qui nous sommes, aussi. Alors, vient la responsabilité que nous avons à nous-même et aux autres du plus petit au plus grand. Vous vous rappelez, on raconte que le bruissement des ailes d’un papillon suffit à causer un ouragan à l’autre bout du monde ! *

La Direction de l’Ouest nous invite à un voyage intérieur. C’est la tombée du jour, chaque jour un peu plus tôt. Ce lieu est mystérieux, il mêle l’ombre et la lumière. Nous passerons plus de temps chez nous.

L’Ours est l’animal emblématique de l’Ouest. Il nous parle de guérison, du respect des cycles de la vie, de compassion, de repos lorsque la nourriture se fait rare, de sommeil et de rêves. Il nous parle de digérer les expériences passées, d’entendre notre petite voix et de tirer profit de ce moment de calme pour revoir où nous en sommes.

Assez difficile à traduire est l’expression « the Look-Within place », nom donné à cette saison particulière. L’endroit pour regarder à l’intérieur, mais ce n’est pas l’introspection, plutôt la réflexion et le silence. Il faut nous nourrir de notre propre « récolte » pour continuer à avancer sans faillir, malgré les fruits qui ne mûriront plus, les animaux qui ne sont plus aux herbages, le blé qui ne se balance plus sous le soleil, les arbres qui se dénudent et craquent, le chant imperceptible des oiseaux. Il faut faire le bilan du chemin accompli jusque là et regarder à l’intérieur. Là, dans la cave, seul. La Grande leçon est d’y trouver sa force, en nous acceptant tel que nous sommes, physiquement et spirituellement.

Depuis l’Ouest, nous pouvons apercevoir l’Est, la place de l’innocence et de la vulnérabilité : nous sommes vraiment tout petits sous le ciel étoilé. Nous pouvons aussi porter notre regard vers la droite, au Sud, distinguer la trace du temps, de nos luttes, de nos déceptions amoureuses et du courage qu’il nous a fallu, de nos égarements et de nos jugements, de nos colères…
Dans ce voyage symbolique, une pause nous est proposée / imposée pour aller à la rencontre de notre dimension spirituelle. Acceptons nos responsabilités et embrassons la totalité de notre être ! Il nous faut encore mieux nous connaître pour mieux nous servir et nous respecter. Alors, sachant par expérience que nous sommes tous connectés, sans doute, nos choix seront-ils mieux assumés et digérés.
Nous sommes presque au bout du chemin…

La Roue de Medecine est inépuisable dans les images et les enseignements qu’elle nous fournit, elle nourrit notre corps, notre âme et notre esprit. Pour ce troisième volet qui invite d’autant plus au recueillement et à la méditation, peut-être pourrez-vous danser autour de la Roue en priant ainsi :

Esprit de l’Ouest, je t’appelle, accompagne-moi, j’ai besoin de toi ici. Honore-moi de ta présence avec ta couloir noire, le soleil couchant, l’automne et la moisson, la place de la maturité, le foyer de l’Ours. Bénis-moi avec la sauge, l’herbe qui purifie et nous permet de rentrer sans craindre dans la caverne de l’Ours où nous rencontrerons et nos ombres et notre lumière, le rêve long d’une nuit qui s’accroît jusqu’à l’hiver.
Merci à Charles qui m’a invitée à entrer dans la Ronde.

* « Does the flap of a butterfly’s wings in Brazil set off a tornado in Texas? » par Edward Lorenz, article présenté au 139ème congrès de l’Association Américaine pour ‘Avancement de la Science (29/12/1979)

4 : Le Nord
Pénétrer la Direction du Nord au solstice d’hiver, c’est entrer sur la pointe des pieds, dans le recueillement d’un espace qui est, depuis longtemps déjà, consacré. Silence, paix et sérénité, le temps y est suspendu en quelque sorte.

Lorsque renaît la lumière et que le froid nous saisit, nous pouvons compter sur le Bison, sa peau, ses os, sa chair Il nous offre tout ce dont nous avons besoin pour traverser la période hivernale. Cet animal sacré ô combien, était attendu pour ses bienfaits par les indiens des Plaines, sa venue était promesse de vie pendant la saison froide qui apporte son manteau blanc et dépouille la Terre de ses fruits.

Au solstice d’hiver, la nuit est arrivée à son maximum : ce n’est plus à l’intérieur de soi que la lumière peut grandir, mais à l’extérieur.. Mais la température incite encore à rester chez soi. C’est à l’intérieur de la terre elle-même que la vie nouvelle se prépare, invisible aux yeux et perceptible dans l’air.

Cette Direction touche et envahit le Cœur car elle invite au Rêve, au Silence, au Dépouillement, à la Prière du Tabac, au dialogue avec nos Guides et nos Anciens, Elle parle de Guérison, de Bénédiction et de la Fin d’un cycle avant la renaissance et les nouveaux commencements du Printemps.

Nos Aînés (nos ancêtres, nos mentors, nos guides) nous encouragent et nous montrent la voie, ils savent même s’ils ne peuvent ou ne veulent expliquer. Ils ne perdent jamais de vue l’année, la saison, le jour, le début et la fin, ils nous encouragent à garder cette perspective et à embrasser nos erreurs. Ils savent. Ils savaient déjà ce qui ne pourrait pas marcher, ce qu’il faudrait abandonner sur le chemin. Ils devinent nos pleurs dans la difficulté.
Tout apprentissage est difficile et semé d’embûches ou de sacrifices. Qu’il s’agisse d’un bébé, d’un enfant, d’un adulte. Qu’il s’agisse d’apprendre à marcher, à lire, à faire des choix…

Peut-être, trouverons-nous la Sagesse, celle qui n’est ni affaire d’âge, d’expérience, de sérieux. Sagesse joyeuse faite de la confiance et soumission sereine aux cycles de la nature, aux signes qu’elle nous envoie, à la communion avec tout et tous. C’est elle qui nous permettra de renoncer, de laisser tomber, mais c’est elle aussi qui nous dira de persévérer. Le discernement fait partie de ses dons. Honorons le chemin accompli, les sacrifices consentis, les égarements et faiblesses, la douleur, les sanglots et les difficiles renoncements. L’hiver, la nature se dénude, dépouille et s’assoupit, comme une mort apparente. La direction du Nord parle de la mort, sous tous ses visages…

La Roue de Medecine est une initiatrice. Elle n’est pas plate, mais vivante. Aux quatre points cardinaux, il convient d’ajouter trois dimensions : le haut, le bas et le centre. Laissons-la nous montrer le chemin et bénir nos pas là où nous vivons…

A l’Est, le printemps, le lever du jour, la perspective, l’enfance, la couleur jaune, l’Aigle…
Au Sud, l’été, le plein midi, les doutes, l’adolescence, la couleur rouge, le Coyote…
A l’Ouest, l’automne, le crépuscule, la caverne intérieure, l’âge adulte, la couleur noire, l’Ours…
Au Nord, l’hiver, la nuit, les ancêtres et nos guides, la vieillesse, la couleur blanche, le Bison…
A ces quatre directions, s’ajoutent le Ciel, la Terre et le Grand Mystère.
Elle est illustration de tous les cycles (de toutes les roues), à plusieurs tiroirs, à plusieurs niveaux de lecture. Elle permet de prier en s’unissant aux énergies qui animent le monde et en s’alignant avec elles. Cela signifie : appeler les directions et les inviter dans notre vie, trouver notre place pour être en synergie avec le point cardinal en mouvement. N’oublions pas de regarder tout autour pour voir d’où vient le vent…et prenons part au mouvement, entrons dans la ronde et souvenons-nous que les Anciens célébraient eux aussi le temps qui passe.

S’unir en esprit avec la roue, c’est à dire prier, pourrait prendre cette forme :

« A l’aube, saluez le soleil et l’Esprit de l’Est. C’est un nouveau jour qui commence, la lumière chasse les ténèbres, c’est la place du printemps. L’Esprit de l’Est vous met à l’œuvre pour réaliser vos rêves. Profitez-en pour regarder la vie d’un œil neuf, voyez en perspective et élargissez votre horizon. L’esprit de l’Aigle incarne ce point cardinal parce qu’il s’élève au-dessus des limitations jusqu’au soleil.

Appelez la direction du Sud et le soleil à son zénith, le coyote nous enseigne la voie de la confiance et du lâcher prise, la souris nous montre la vérité dans ses détails, c’est une direction sans ombre, celle de l’Été.

Appelez la direction de l’Ouest, celle du couchant, lorsque les ombres se mêlent à l’obscurité. Celle de l’Automne où réside l’Ours et où se trouve sa caverne. L’esprit de l’Ouest nous montre le chemin à l’intérieur de nous pour y rencontrer nos rêves et nos travers.
Joignez-vous à la direction du Nord, voie de sagesse et pays du silence. C’est là que nous sortons de la confusion et que nous rencontrons nos aînés, nos guides pour y être instruits et bénis. Ici, au cœur de l’hiver réside le soleil de minuit et la fin des choses.
Remerciez le Ciel qui nous nourrit et la Terre qui nous porte, d’où nous venons et vers laquelle nous retournerons.
Saluez le grand Mystère de la vie, la vôtre et celle de toutes vos relations. »

(in Le Calendrier Nature, Traditions, Imaginaire et Inconscient, N. JOLIVET, Ateliers de l’Hermitage 2010, p; 29)

Intégration par Stimulation Sensorielle

J’ai développé cet outil à partir de ma connaissance de l’EMDR et de mon expérience de femme-medecine. Je l’utilise dans les cas de traumatismes; les deuils difficiles à intégrer et toute effraction du corps en général. il ne s’agit ni d’une méthode psychothérapeutique, ni d’un modèle théorique du fonctionnement psychique.

La Stimulation Sensorielle peut se faire par balayages du regard – plus ou moins comme avec l’E.M.D.R. – tapotements de droite à gauche, au son du tambour ou du hochet. Elle s’étale sur deux séances maximum.

Mais, au préalable, il importe d’avoir exploré en quelques séances la réalité du traumatisme. Cela veut dire que cet outil ne s’adresse pas à tous et que seul, le praticien peut juger de sa pertinence.

Cette pratique est assimilable à ce que les amérindiens appellent « soul retrieval » ou recouvrement d’âme.

Relaxation / Visualisation / Méditation

Selon la définition de R. Durand de Bousingen (in La Relaxation, PUF, 1992) :
Les méthodes de relaxation sont des conduites thérapeutiques, rééducatives ou éducatives, utilisant des techniques élaborées et codifiées, s’exerçant spécifiquement sur le secteur tensionnel et tonique de la personnalité. La décontraction neuromusculaire aboutit à un tonus de repos, base d’une détente physique et psychique.Les méthodes d’auto-(con)centration sont issues de la tradition de l’hypnose médicale Française et allemande du XIXème siècle. Elles ont été utilisées par Sigmund Freud, entre autres psychanalystes.
Qu’il s’agisse de travail en séance individuelle ou en groupe, la relaxation permet d’accéder à des états de conscience de soi, des ressentis profonds et en cela, elle permet la mise en mots des conflits internes. Etre accompagné d’un témoin attentif au souffle d’air, aux mouvements du corps qui parle, facilite la cohérence émotionnelle. Et j’improvise les mots comme une réponse ou un guidage.

Ma pratique, à la demande ou bien lorsque le patient éprouve des difficultés à verbaliser, est issue de nombreuses années de méditations, de mon travail sur l’imaginaire, de ma fréquentation contemplative de la nature et… du mystère de la vie.
La séance se découpe souvent ainsi : relaxation et prise de conscience du corps et du pensé / perçu, silence, temps de la parole.

Mais, l’impulsion à la parole doit demeurer avec celui qui consulte. Par ailleurs, j’estime que, comme dans le cas du RE, il ne peut pas y avoir de systématisation de cet outil thérapeutique.

Dans le travail avec les enfants, mon expérience de clinicienne me démontre que la relaxation permet d’identifier l’image inconsciente du corps (cf. Françoise Dolto) et d’inventer, co-créer une solution s’il y a lieu.

Indications thérapeutiques spécifiques :
– situation de burnout et d’épuisements psychologiques ou physiques
– personnes exposées régulièrement au stress : chefs d’entreprise, athlètes, politiques…
– symptôme d’angoisse et situations anxiogènes
– troubles moteurs, sensitifs ou perceptifs,
– syndrômes vasculaires et respiratoires
etc..

MTC / Nutripuncture

La Médecine Traditionnelle Chinoise  s’est invitée très naturellement dans mon parcours de vie, la vision de l’homme dans son univers me convenait.
Parallèllement, je me suis intéressée aux travaux de G. Lakhossky, notamment à cause de ses recherches initiales sur le pelargonium.

C’est ainsi que j’ai découvert les laboratoires « Pronutri ». Ils ont développé pour les professionnels de la santé et du bien-être, des compléments alimentaires composés d’oligo éléments. Ces produits bio-compatibles qui permettent de maintenir les échanges cellulaires, sont issues notamment de la MTC et des recherches de ce monsieur Georges Lakhosky, entre autres influences prépondérantes…
Ainsi, ces nutriments régulent les informations électromagnétiques qui circulent dans l’organisme et dynamisent les circuits de communication. Ils nourrissent les courants vitaux des méridiens d’acupuncture et permettent une adaptation optimale aux événements de la vie et à l’environnement.
Cette gamme est composée de 40 nutriments :
 – Nutri Yin & Nutri Yang
 – 28 nutriments dédiés à un courant vital spécifique
 – 5 nutriments spécifiques à l’homme et 5 nutriments spécifiques à la femme.

La Nutripuncture s’adresse à tout un chacun Elle a pour but de renforcer la vitalité psychophysique et favorise l’adaptation de l’organisme aux situations de crises ou de stress, de changements – y compris saisonniers -, de modifications hormonales, etc.

Être en forme, corriger les déviations des courants vitaux en stimulant la vitalité cellulaire, c’est améliorer le fonctionnement de l’être vivant.
La nutripuncture relie les connaissances orientales aux recherches plus modernes conduites en occident. Elle est reconnue par l’Académie de Médecine de Pékin.

Pour la Médecine Traditionnelle Chinoise, il y a 5 éléments qui sont comme les 5 doigts de la main :

Eléments

le Bois
le Feu
le Métal
l’Eau
la Terre

Saisons

Printemps
Eté
Autemps
Hiver
Intersaison

Méridiens

Foie Vésicule biliaire
Cœur Intestin grêle
Poumon Colon
Rein Vessie
Estomac Rate Pancréas

Sympathies

Colère
Pouvoir
Chi Perso
Chi
Dépression

Emotion
Intention
Esprit
Vie
Chagrin

Ce tableau sommaire n’est pas sans rappeler d’autres sagesses anciennes, telle que celle de la roue de médecine et du chamanisme, la théorie des humeurs, l’alchimie, l’astrologie…

Mon mari m’a quittée pour une autre après 42 ans de mariage

Anne, 64 ans, vit un cauchemar. Après des années de mariage, son mari a refait sa vie avec une autre. Elle qui n’imaginait pas son avenir sans lui doit apprendre à vivre seule. Par Cédric Choukroun (Nous Deux n°3467, décembre 2013)

Anne pense qu’elle ne pourra jamais faire le deuil de son amour pour Pierre. Qu’en pensez-vous ?
Plutôt que de deuil, je préfère parler de renoncement. Anne a confié son estime d’elle-même à Pierre en tant qu’épouse, mère et maîtresse de maison… Elle pense que, maintenant qu’il n’est plus là, elle n’a plus aucune valeur, mais bien sûr, c’est totalement faux !

Elle va donc pouvoir tirer un trait sur toute cette histoire…
Non, elle ne pourra pas effacer un homme qui a tant compté, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne retrouvera pas la joie de vivre. Mais oui, on peut très bien refaire sa vie à 64 ans ! Il faut qu’elle se redresse, au physique comme au moral, et qu\’elle puisse se dire : « Oui, je suis encore quelqu’un de bien qui mérite d’être aimée ! »

Quels conseils lui donner pour l’aider à se reconstruire ?
D’abord, se construire un nouveau réseau social est indispensable, pourquoi pas en faisant du bénévolat, comme elle l’avait suggéré à son mari, ou en s’engageant dans une association. Ensuite, il me semble important qu’elle ait recours à une aide thérapeutique auprès d’un psychiatre ou d’un psychologue. Et, si elle n’a plus d’attache dans sa ville, elle pourrait déménager pour se rapprocher de son fils ou de sa mère.

Avoir le dernier mot, coûte que coûte

Qu’ils aient tort ou raison, clouer le bec à l’autre est pour eux vital. Que cache ce besoin irrépressible d’imposer son point de vue ? Par Viviane Menétrey (MigrosMagazine.ch, avril 2013)

(…) une volonté de l’emporter sur l’autre loin d’être anodine et qui cache en réalité un manque de confiance en soi. «C’est un mécanisme de défense qui permet de couper court à la conversation sans aller plus loin dans l’argumentation, une façon de signifier que l’on a raison sans avoir à s’en expliquer, résume la psychanalyste française Nelly Jolivet

Je veux toujours avoir le dernier mot

Arguments solides ou mauvaise foi, ils ont raison quoi qu’il arrive ! Que cache cette volonté de dominer l’autre et comment lâcher prise ? Par Aurore Aimelet (Psychologies, mars 2013)

J’ai peur de l’erreur.

La psychanalyste Nelly Jolivet observe que cette insistance se manifeste dans certaines relations plutôt que d’autres. « Face à quelqu’un dont il nous semble dépendre – affectivement, financièrement -, nous pensons que nous n’avons pas droit à l’erreur, explique-t-elle. Si notre conjoint, patron, confident s’aperçoit de notre fragilité, nous risquons, croyons-nous, de le décevoir ou, pire, de le perdre. » Lorsque la relation est surinvestie et que le lien est vital; il y a urgence à se montrer infaillible. « Peut-être a-t-on souffert qu’une figure parentale – un père, une marraine, un professeur – ne nous reconnaisse pas assez dans notre identité malgré nos efforts, nos attentes, nos besoins ? » interroge la psychanlayste. Que la défaillance soit avérée ou imaginée, si l’enfant se sent invalidé par celui dont il dépend, comment peut-il survivre ? C’est cette lointaine blessure, qui, parfois, se réactive au présent dans nos relations d’adultes. Et qui nous empêche de lacher prise.

Devenir comédienne

Rêve d’adolescente, désir de se transformer à l’infini en endossant des rôles multiples, envie d’être aimée, quête de soi… On choisit ce métier pour une tonne de raisons qui, parfois, nous échappent. Éclairage de spécialiste. Recueilli par Joséphine Lebard (Muze, février 2009)

Comment expliquer qu’à l’adolescence de nombreuses jeunes filles rêvent de devenir comédiennes ?
À 15-16 ans, les jeunes filles se trouvent à un moment charnière de leur vie. On va notamment commencer à les interroger sur ce qu’elles veulent faire plus tard. Pour un garçon qui a de l’ambition, c’est assez évident de l’entendre répondre qu’il va faire une école d’ingénieurs, par exemple. Les filles, elles, sont les héritières d’une histoire générationnelle de femmes, d’un passé qui veut que les femmes ne travaillent pas forcément et d’un destin anatomique qui les destine à la maternité. Donc pour une jeune ambitieuse, il n’est pas toujours aisé de savoir comment réussir. Elle va alors rechercher l’image de quelqu’un qui serait l’idéal d’elle-même. C’est ce que peut représenter une comédienne, mais aussi une écrivaine, une artiste : une catégorie de personnes épanouies, à l’aise dans leur genre sexuel. Alors que la jeune fille s’interroge sur ce que le devenir féminin implique, elle prend pour modèle des femmes qui ont choisi une voie leur permettant de s’exprimer tout en libérant leur féminité. Rêver de devenir comédienne relève souvent de l’identification à un modèle qui attire la sympathie, l’admiration et l’unanimité. Être véritablement aimable.

Dans le film Le Bal des Actrices, Maïwenn Le Besco évoque «le besoin d’amour inouï qu’ont les actrices». Ont-elles vraiment besoin plus que d’autres d’être aimées ?
Ce serait difficile de faire des généralités. Mais souvent, pour contreblancer leur timidité, les comédiens en général choisissent – plus ou moins consciemment – d’eprimer quelque chose d’eux-mêmes à travers un personnage. C’est leur façon de s’ouvrir au monde. Être comédien, c’est agiter un miroir devant les autres afin qu’ils vous disent quelque chose de vous-même, une manière d’exister dans le regard de l’autre, des autres, et enfin aux yeux du monde. Sans doute est-ce là qu’il y a un besoin insatiable de reconnaissance et une demande d’amour.

Éxiste-t-il un profil psychologique type de la comédienne ?
Là encore, il convient de ne pas généraliser. Toutefois, on peut trouver des racines communes. Jouer la comédie, c’est finalement vouloir prolonger le jeu de l’enfance, celui ou règne le conditionnel avec ses fameux «on dirait que». Être comédienne, c’est aussi dire «je» de manière tres forte puisque c’est, d’une part, un métier où il faut s’accrocher, d’autre part une quête de soi à travers l’autre.

En même temps, être comédienne, c’est aussi fuir la réalité puisqu’on choisit tous les jours d’être quelqu’un d’autre… D’abord, je ne suis pas sûre qu’on «choisisse» d’être comédienne… Ensuite, ce terme de fuite ne me convient pas. On pourrait dire cela si la comédienne jouait à partir d’émotions qui ne viendraient pas d’elle. Mais, dans sa technique, l’actrice glisse des faits de son histoire personelle qui ont pu être mal digérés… Dès lors, jouer devient une manière de se réparer soi mais aussi de panser le monde en le distrayant. Pour un être humain, c’est quand même un fabuleux destin que de faire rêver les autres ! Le temps d’un instant, on devient magique !

Mais comment faire la différence entre le désir réel de devenir comédienne et la simple soif de célébrité ?
Je ne suis pas sûre que, lorsqu’on a 18-20 ans, il soit souhaitable de la faire. En effet si on essaie de répondre à cette question à 20 ans et qu’on se rend compte qu’effectivement c’est la célébrité qui nous attire, c’est profondément déséspérant ! Cela revient à admettre que l’on souhaite être une «chose» : n’importe quoi pourvu que l’on soit célèbre. Mieux vaut confronter sa vocation à la réalité du métier.

Dire merci : je n’y arrive pas parce que je ne suis jamais comblé

Exprimer sa reconnaissance n’est pas toujours facile. Comment faire lorsque les mots nous manquent ou que l’émotion nous paralyse ? Par Aurore Aimelet (Psychologies, décembre 2008)

« Nous ne pouvons faire preuve de gratitude que lorsque nous avons été nourri dans l’enfance de façon satisfaisante. Que la défaillance de nos parents ait été réelle ou fantasmée, si nous avons l’impression de ne pas avoir reçu notre \ »dû\ », alors un manque subsiste en nous que l’autre, quoi qu’il fasse, ne peut jamais combler. A l’inverse, ce qui ont reçu plus que ce dont ils avaient besoin, plus que leur dû, ont également du mal à éprouver de la reconnaissance. Le geste de l’autre ne représente pas quelque chose en plus : il est normal. »

Une piste de changement : «Si nous ne savons jamais véritablement dire merci, ni à soi, ni à l’autre, ni même à la vie, et que nous en souffrons, une thérapie permettra de mieux comprendre ce qui s’est joué dans l’enfance, propose Nelly Jolivet. Si la gène est ponctuelle, devant une personne en particulier, il faut s’interroger sur la nature de la relation qui nous unit à elle. Et mettre au clair nos projections. ». Le cadeau de notre conjoint nous trouble ? Et si, inconsciemment, nous attendions de lui qu’il comble nos désirs les plus secrets ? Le compliment d’une collègue nous met mal à l’aise ? Et si, sans le savoir, une colère non formulée nous faisait refuser d’être en lien avec elle ? La prise de conscience est un premier pas décisif dans l’apprentissage de la gratitude sincère et consciente.