Traditions, imaginaire et inconscient

Les traditions, dans ma vision de l’homme dans son univers, pareilles à :
· l’ossature du squelette
· la charpente du toit
· le verbe de la phrase

structurent et maintiennent une cohésion entre les personnes. Ceci, tant
· dans la famille
· au travail
· sur « son propre » territoire.

La différence et la diversité ne sont pas fermetures, mais au contraire ouvertures et sources d’échanges. Elles fondent toute relation. Nous sommes tous uniques, nous ne sommes pas des machines. Lorsque nous vivons ensemble, nous partageons le même lieu, les mêmes conditions climatiques ; nous subissons les mêmes lois et taxes de l’État…

L’homme n’est pas coupé des conditions dans lesquels il vit. A ce titre, je vois mon travail de psychologue psychanalyste comme enraciné profondément dans la question de la place de l’homme dans le monde ainsi que le sens qu’il donne non seulement à sa vie, mais aussi à « d’où » il vient. De la plus petite sphère d’influence à la plus large : papa-maman, les deux lignées familiales, leurs origines régionales et sociales, leur religion, leur pays…

Comment cela a structuré et influence ma vie, la vôtre, mon histoire, la vôtre ?

Nous ne nous appelons pas n’importe comment, nous ne sommes pas nés n’importe où, chaque famille a des valeurs et des principes, des croyances, des superstitions… tout cela forme un terreau.

Les traditions traduisent notre manière de faire alliance avec ce qui ne dépend pas uniquement de nous. Elles renouvellent le cycle de la vie et de la mort.

Quand les traditions ont sauvegardé du sens, elles inspirent le respect même si elles ne sont pas suivies par tout un chacun. Elles renouvellent les liens, elles transmettent des histoires, elles injectent du sens, elles donnent aux anciens la place qu’il leur revient.

Nous avons des racines et ce sont ces traditions-là qui les forment et les entretiennent tandis que, en grandissant, nous nous déployons plus ou moins harmonieusement.

Pour en savoir plus je vous invite à découvrir mon livre :

Ateliers de l’Hermitage
Collection Feuilles

ISBN : 978-2-9537215-0-8
Prix : 22,50€

Les méthodes traditionnelles de guérision

Les méthodes traditionnelles ont toujours cherché à rétablir un équilibre perdu, une désorientation psychique, une souffrance à vivre… accompagnés ou non de symptômes physiques. Mais aussi à établir une harmonie plus grande avec son milieu, à étendre son champ de connaissance et la conscience de soi-même.

Résonner avec ce qui nous entoure et se sentir bien dans nos émotions :
· cela sous-entend parfois qu’il y a un mal à soi-même et à sa vie.
· d’autres fois, qu’il y a désir de plus de sens et/ou de communion avec la vie.

J’appelle cela faire une alliance sacrée avec la Terre et la vie sous toutes ses formes.

Je vous invite ainsi à revisiter et/ou découvrir :
· La Roue de Médecine des Indiens Blackfoot : la voie de l’homme et la femme medecine à travers la superposition de tous les cycles de le vie et de la mort, faune, flore, animal, et dans toutes les directions de l’espace que nous habitons.
· Le Recouvrement d’âme (voir Stimulation Sensorielle). lorsque le corps garde les traces d’une effraction telle que la personne ne se vit plus comme entièrement, totalement présente à elle-même. Un bout d’âme lui manque. Il faut aller le chercher pour elle.
· Robert Monroe et l’expansion de conscience : non sans quelques rapports avec le voyage chamanique
· La médecine traditionelle chinoise et la nutripuncture : pas si loin de la théorie des humeurs et de la vision socratique du monde
· Cohérence, relaxation, visualisation : quand nous sommes centrés, nous sommes ancrés, forts et sereins.
· La prière et la méditation : une mystique adogmatique.
· La radiesthésie et la géobiologie, auxquelles je me suis d’autant plus intéressée que j’ai été consultée pour des problèmes de biosensibilité. Eh oui, la terre respire, elle nous parle à travers ses réseaux et l’électromagnétisme de ses pulsations.

La Roue de Médecine des Indiens Blackfoot

1 : l’Est (paru dans le numéro 4 de la revue Astr’Oh !)
Alors que nous commençons à parcourir la direction du Printemps, je désire vous inviter brièvement à découvrir cette merveilleuse manière d’appartenir à l’univers et d’être en communion avec lui.
Les amérindiens – ce ne sont pas les seuls – croient en l’existence d’une énergie qui pénètre et anime toute la création, d’où l’expression « toutes mes relations ». Qu’ils s’agissent d’animaux, de plantes, d’êtres humains, nous sommes tous frères et sœurs, interdépendants les uns les autres, inscrits dans un même grand Cerceau Sacré (« the Sacred Hoop »). Ainsi nous sommes liés et la vie est pareille à une roue qui ne s’arrête jamais.
La Roue de Medecine est un symbole-outil qui permet d’être au monde, d’expliquer le monde, de se connaître et de faire un avec tout ce qui nous entoure. Aucune création n’étant supérieure à une autre, chacun y trouve sa place.

Le Cercle de la vie est divisé en quatre parties égales correspondant aux quatre saisons et aux quatre directions :
· au Printemps, l’Est
· à l’Eté, le Sud
· à l’Automne, l’Ouest
· à l’Hiver, le Nord.
Voyager avec la Roue de Médecine, c’est s’y engager consciemment. Honorer les Directions est le moyen traditionnel de prier quotidiennement pour les Amérindiens.

Les symboles concentrent en eux des moyens d’exprimer, d’expliquer et de représenter plusieurs choses en même temps. En partant de cet à priori, nous pouvons utiliser tous nos sens pour explorer tous les cercles à l’intérieur de la Roue. Ce mois d’avril, nous allons à la rencontre des cadeaux de la Direction de l’Est.

C’est là que le jour naît, tous les jours. Elle est donc symbole des commencements, de naissances et renaissances. Qu’il s’agisse du jour, qu’il s’agisse de la saison du Printemps, qu’il s’agisse d’une vie qui vient au monde, qu’il s’agisse du bourgeon sur la branche, qu’il s’agisse d’un nouveau travail…. Mais ce sera aussi la Direction de l’Illumination car c’est de là que provient la lumière.
C’est au petit matin que les oiseaux, notamment le coq, annoncent le lever du soleil. Elle est donc en relation avec les Ailés de la Création en général. L’aigle est l’archétype qui la représente le mieux car de ses ailes il caresse au plus près le soleil, il voit loin et nous offre une perspective nouvelle, il nous aide à prendre de la distance pour avoir une meilleure vision de notre quotidien. Il est fort et vaillant, qualités nécessaires pour entreprendre et commencer quelque chose.
La couleur qui lui est associée est celle du jaune, comme la couleur du soleil qui apparaît sur l’horizon.
L’herbe-encens associée est la « sweetgrass », Hierochloe odorata, l’herbe à bisons, herbe sacrée, avoine odorante. Elle sent bon, l’odeur de foin fraîchement coupé. Quand on là brûle, elle nécessite beaucoup d’attention comme tout projet, comme le présent, comme le jeune enfant car autrement, elle s’éteint et ne répand plus son odeur sucrée.
En tant qu’encens, elle ouvre nos cœurs et nettoie l’espace de prière.

A vous maintenant d’explorer, d’inviter dans votre vie la manifestation de la Roue de Medecine. Nous poursuivrons notre voyage dans un prochain numéro.
Je remercie mon mentor et ami homme-medecine Blackfoot qui m’a permis d’entrer dans le Cercle consciemment.

2 : le Sud (paru dans le numéro 7 de la revue Astr’Oh !)
En ce mois de juillet, nous venons de franchir le solstice de l’Eté, saison qui va nous permettre d’honorer la direction du Sud. Honorer est appeler l’esprit d’une direction. Notez bien il ne s’agit pas de l’Esprit comme certains diraient d’un dieu, mais l’énergie, l’essence. Il s’agit donc de s’unir à cette direction. Dans un tout autre contexte, mais dans le droit fil de cette précision, Simone de Beauvoir écrit :
Il [Dieu] connaissait toutes les choses à sa façon, c’est-à-dire absolument : mais il me semblait que, d’une certaine manière, il avait besoin de mes yeux pour que les arbres aient des couleurs. La brûlure du soleil, la fraîcheur de la rosée, comment un pur esprit les eût-il éprouvées, sinon à travers mon corps ? (Mémoires d’une jeune fille rangée. 1958 ).
La volonté n’y peut rien, l’imaginaire, l’observation et l’ouverture du cœur le peuvent.

C’est à midi lorsque le soleil est au zénith qu’il fait le plus chaud. A ce moment précis, nulle ombre n’est projetée sur la terre, le soleil est au plus haut comme suspendu un instant d’éternité avant que la roue ne tourne et qu’il n’entame sa descente. Qu’il s’agisse de la saison de l’été quand la longueur du jour décroît et que la chaleur brûle, qu’il s’agisse de la jeunesse qui bientôt « vieillira », qu’il s’agisse du fruit qui mûrit sur la branche, qu’il s’agisse d’un travail à mener à bien…
Mais ce sera aussi la Direction d’un cœur ouvert, pur et sans ombre.
C’est où nous sommes testés dans ce que nous entreprenons. Le coyote, par les tours qu’il nous joue, nous y apprend la confiance et à lâcher prise. Est-ce qu’au premier petit détail contrariant, nous allons renoncer, nous allons avoir peur ? Ou ferons-nous comme la souris, le lièvre qui, malgré leur petitesse, arrivent à survivre et ne renoncent pas à chasser sur un territoire si vaste et dangereux par rapport à leur taille ? Serons-nous la proie de nos hésitations et de la peur de rater ? Saurons-nous nous élever au-dessus de nos contingences et notre manque de courage pour continuer ce que nous avons entrepris à l’Est ?

Il ne s’agit pas non plus de s’entêter. Il s’agit d’évaluer la justesse de notre engagement, la sincérité de nos actes et de se voir « nu », éclairé par le soleil jusqu’au tréfonds de nous-même. Rappelez-vous, il n’y a pas de place pour l’ombre, le doute, la crainte :. un moment de véracité sous la lumière crue du soleil. Le maître mot est confiance, en ses capacités et en l’avenir. Quelquefois, il faut être flexible et écouter les autres, surtout l’autre tout en continuant à avancer.

La couleur qui lui est associée est celle du rouge, comme la couleur de la brûlure du soleil.
L’herbe-encens associée est le cèdre, le grand protecteur. Il est présent dans beaucoup de haies des villes car il est aussi « flat cedar », thuya occidentalis. Que fait cette haie dans nos jardins, sinon nous protéger, apporter de l’ombre et nous garder ? Il est très aromatique et est souvent utilisé dans les loges de sudation (« sweatloges »), il crépite alors sur les pierres rougeoyantes. Comme la jeunesse, comme la saison qui nous permet de vivre dehors, il fait du bruit quand il brûle et ce sont des étincelles que l’on voit, pas une flamme. Alors, les bonnes « influences  » sont invitées à entrer dans l’espace de prière.
A vous maintenant d’explorer, d’inviter dans votre vie la manifestation de la Roue de Medecine.

3 : l’Ouest (paru dans le numéro 9 de la revue Astr’Oh !)
Nous avons rendez-vous ce mois-ci avec la direction de l’Ouest, celle de l’équinoxe d’automne. Jour et nuit égaux, mais contrairement au printemps, c’est à l’intérieur de soi qu’à partir de cette date, la lumière peut grandir.
Lorsque nous avons remarqué, compris que nous sommes tous reliés les uns aux autres –Toutes Mes Relations, Aho-, nous sommes dans le Cercle et nos actions, qui nous sommes, aussi. Alors, vient la responsabilité que nous avons à nous-même et aux autres du plus petit au plus grand. Vous vous rappelez, on raconte que le bruissement des ailes d’un papillon suffit à causer un ouragan à l’autre bout du monde ! *

La Direction de l’Ouest nous invite à un voyage intérieur. C’est la tombée du jour, chaque jour un peu plus tôt. Ce lieu est mystérieux, il mêle l’ombre et la lumière. Nous passerons plus de temps chez nous.

L’Ours est l’animal emblématique de l’Ouest. Il nous parle de guérison, du respect des cycles de la vie, de compassion, de repos lorsque la nourriture se fait rare, de sommeil et de rêves. Il nous parle de digérer les expériences passées, d’entendre notre petite voix et de tirer profit de ce moment de calme pour revoir où nous en sommes.

Assez difficile à traduire est l’expression « the Look-Within place », nom donné à cette saison particulière. L’endroit pour regarder à l’intérieur, mais ce n’est pas l’introspection, plutôt la réflexion et le silence. Il faut nous nourrir de notre propre « récolte » pour continuer à avancer sans faillir, malgré les fruits qui ne mûriront plus, les animaux qui ne sont plus aux herbages, le blé qui ne se balance plus sous le soleil, les arbres qui se dénudent et craquent, le chant imperceptible des oiseaux. Il faut faire le bilan du chemin accompli jusque là et regarder à l’intérieur. Là, dans la cave, seul. La Grande leçon est d’y trouver sa force, en nous acceptant tel que nous sommes, physiquement et spirituellement.

Depuis l’Ouest, nous pouvons apercevoir l’Est, la place de l’innocence et de la vulnérabilité : nous sommes vraiment tout petits sous le ciel étoilé. Nous pouvons aussi porter notre regard vers la droite, au Sud, distinguer la trace du temps, de nos luttes, de nos déceptions amoureuses et du courage qu’il nous a fallu, de nos égarements et de nos jugements, de nos colères…
Dans ce voyage symbolique, une pause nous est proposée / imposée pour aller à la rencontre de notre dimension spirituelle. Acceptons nos responsabilités et embrassons la totalité de notre être ! Il nous faut encore mieux nous connaître pour mieux nous servir et nous respecter. Alors, sachant par expérience que nous sommes tous connectés, sans doute, nos choix seront-ils mieux assumés et digérés.
Nous sommes presque au bout du chemin…

La Roue de Medecine est inépuisable dans les images et les enseignements qu’elle nous fournit, elle nourrit notre corps, notre âme et notre esprit. Pour ce troisième volet qui invite d’autant plus au recueillement et à la méditation, peut-être pourrez-vous danser autour de la Roue en priant ainsi :

Esprit de l’Ouest, je t’appelle, accompagne-moi, j’ai besoin de toi ici. Honore-moi de ta présence avec ta couloir noire, le soleil couchant, l’automne et la moisson, la place de la maturité, le foyer de l’Ours. Bénis-moi avec la sauge, l’herbe qui purifie et nous permet de rentrer sans craindre dans la caverne de l’Ours où nous rencontrerons et nos ombres et notre lumière, le rêve long d’une nuit qui s’accroît jusqu’à l’hiver.
Merci à Charles qui m’a invitée à entrer dans la Ronde.

* « Does the flap of a butterfly’s wings in Brazil set off a tornado in Texas? » par Edward Lorenz, article présenté au 139ème congrès de l’Association Américaine pour ‘Avancement de la Science (29/12/1979)

4 : Le Nord
Pénétrer la Direction du Nord au solstice d’hiver, c’est entrer sur la pointe des pieds, dans le recueillement d’un espace qui est, depuis longtemps déjà, consacré. Silence, paix et sérénité, le temps y est suspendu en quelque sorte.

Lorsque renaît la lumière et que le froid nous saisit, nous pouvons compter sur le Bison, sa peau, ses os, sa chair Il nous offre tout ce dont nous avons besoin pour traverser la période hivernale. Cet animal sacré ô combien, était attendu pour ses bienfaits par les indiens des Plaines, sa venue était promesse de vie pendant la saison froide qui apporte son manteau blanc et dépouille la Terre de ses fruits.

Au solstice d’hiver, la nuit est arrivée à son maximum : ce n’est plus à l’intérieur de soi que la lumière peut grandir, mais à l’extérieur.. Mais la température incite encore à rester chez soi. C’est à l’intérieur de la terre elle-même que la vie nouvelle se prépare, invisible aux yeux et perceptible dans l’air.

Cette Direction touche et envahit le Cœur car elle invite au Rêve, au Silence, au Dépouillement, à la Prière du Tabac, au dialogue avec nos Guides et nos Anciens, Elle parle de Guérison, de Bénédiction et de la Fin d’un cycle avant la renaissance et les nouveaux commencements du Printemps.

Nos Aînés (nos ancêtres, nos mentors, nos guides) nous encouragent et nous montrent la voie, ils savent même s’ils ne peuvent ou ne veulent expliquer. Ils ne perdent jamais de vue l’année, la saison, le jour, le début et la fin, ils nous encouragent à garder cette perspective et à embrasser nos erreurs. Ils savent. Ils savaient déjà ce qui ne pourrait pas marcher, ce qu’il faudrait abandonner sur le chemin. Ils devinent nos pleurs dans la difficulté.
Tout apprentissage est difficile et semé d’embûches ou de sacrifices. Qu’il s’agisse d’un bébé, d’un enfant, d’un adulte. Qu’il s’agisse d’apprendre à marcher, à lire, à faire des choix…

Peut-être, trouverons-nous la Sagesse, celle qui n’est ni affaire d’âge, d’expérience, de sérieux. Sagesse joyeuse faite de la confiance et soumission sereine aux cycles de la nature, aux signes qu’elle nous envoie, à la communion avec tout et tous. C’est elle qui nous permettra de renoncer, de laisser tomber, mais c’est elle aussi qui nous dira de persévérer. Le discernement fait partie de ses dons. Honorons le chemin accompli, les sacrifices consentis, les égarements et faiblesses, la douleur, les sanglots et les difficiles renoncements. L’hiver, la nature se dénude, dépouille et s’assoupit, comme une mort apparente. La direction du Nord parle de la mort, sous tous ses visages…

La Roue de Medecine est une initiatrice. Elle n’est pas plate, mais vivante. Aux quatre points cardinaux, il convient d’ajouter trois dimensions : le haut, le bas et le centre. Laissons-la nous montrer le chemin et bénir nos pas là où nous vivons…

A l’Est, le printemps, le lever du jour, la perspective, l’enfance, la couleur jaune, l’Aigle…
Au Sud, l’été, le plein midi, les doutes, l’adolescence, la couleur rouge, le Coyote…
A l’Ouest, l’automne, le crépuscule, la caverne intérieure, l’âge adulte, la couleur noire, l’Ours…
Au Nord, l’hiver, la nuit, les ancêtres et nos guides, la vieillesse, la couleur blanche, le Bison…
A ces quatre directions, s’ajoutent le Ciel, la Terre et le Grand Mystère.
Elle est illustration de tous les cycles (de toutes les roues), à plusieurs tiroirs, à plusieurs niveaux de lecture. Elle permet de prier en s’unissant aux énergies qui animent le monde et en s’alignant avec elles. Cela signifie : appeler les directions et les inviter dans notre vie, trouver notre place pour être en synergie avec le point cardinal en mouvement. N’oublions pas de regarder tout autour pour voir d’où vient le vent…et prenons part au mouvement, entrons dans la ronde et souvenons-nous que les Anciens célébraient eux aussi le temps qui passe.

S’unir en esprit avec la roue, c’est à dire prier, pourrait prendre cette forme :

« A l’aube, saluez le soleil et l’Esprit de l’Est. C’est un nouveau jour qui commence, la lumière chasse les ténèbres, c’est la place du printemps. L’Esprit de l’Est vous met à l’œuvre pour réaliser vos rêves. Profitez-en pour regarder la vie d’un œil neuf, voyez en perspective et élargissez votre horizon. L’esprit de l’Aigle incarne ce point cardinal parce qu’il s’élève au-dessus des limitations jusqu’au soleil.

Appelez la direction du Sud et le soleil à son zénith, le coyote nous enseigne la voie de la confiance et du lâcher prise, la souris nous montre la vérité dans ses détails, c’est une direction sans ombre, celle de l’Été.

Appelez la direction de l’Ouest, celle du couchant, lorsque les ombres se mêlent à l’obscurité. Celle de l’Automne où réside l’Ours et où se trouve sa caverne. L’esprit de l’Ouest nous montre le chemin à l’intérieur de nous pour y rencontrer nos rêves et nos travers.
Joignez-vous à la direction du Nord, voie de sagesse et pays du silence. C’est là que nous sortons de la confusion et que nous rencontrons nos aînés, nos guides pour y être instruits et bénis. Ici, au cœur de l’hiver réside le soleil de minuit et la fin des choses.
Remerciez le Ciel qui nous nourrit et la Terre qui nous porte, d’où nous venons et vers laquelle nous retournerons.
Saluez le grand Mystère de la vie, la vôtre et celle de toutes vos relations. »

(in Le Calendrier Nature, Traditions, Imaginaire et Inconscient, N. JOLIVET, Ateliers de l’Hermitage 2010, p; 29)