Une sensibilité à fleur de peau, un débordement d’émotions, des larmes qui montent trop vite pour pouvoir être retenues… D’où vient cette hyperémotivité ? Et comment faire pour qu’elle ne soit pas un handicap ? Par Olivia Benhamou (Psychologies, janvier 2008)
(…) Selon la psychanalyste Nelly Jolivet, «cette réactivité émotionelle ramène à la petite enfance. C’est la manifestation d’un défaut dans la formation de notre réalité psychique, insuffisament stabilisée». Pour construire sa propre identité, le bébé a besoin à la fois d’être consolé lorsqu’il souffre et d’être inité et d’être inité à la frustration pour faire l’expérience de sa capacité à satisfaire ses propres besoins. «S’il est surprotégé ou si, au contraire, il éprouve une carence affective, le bébé grandira dans la dépendance, incapable de se construire comme un individu autonome et de mettre des mots sur ses propres émotions. C’est ce qui explique que, à l’age adulte, certains d’entre nous continuent de pleurer; parce qu’ils sont incapables de verbaliser leur ressenti.»
Que faire ?
(…) «Apprenez à verbaliser l’émotion, cela aide à la canaliser. Si vous avez le sentiment de ne plus être crédible aux yeux des autres, d’être infantilisé et dévalorisé par vos larmes, il faut essayer de prendre un peu de distance par rapport à l’émotion, en mettant des mots sur ce qui est étouffé par les pleurs. Cela vous aidera à comprendre ce qui vous touche et pourquoi cela vous touche à ce point. Si vous n’y arrivez pas seul, l’aide d’un thérapeute peut se révéler précieuse.»