Exprimer sa reconnaissance n’est pas toujours facile. Comment faire lorsque les mots nous manquent ou que l’émotion nous paralyse ? Par Aurore Aimelet (Psychologies, décembre 2008)
« Nous ne pouvons faire preuve de gratitude que lorsque nous avons été nourri dans l’enfance de façon satisfaisante. Que la défaillance de nos parents ait été réelle ou fantasmée, si nous avons l’impression de ne pas avoir reçu notre \ »dû\ », alors un manque subsiste en nous que l’autre, quoi qu’il fasse, ne peut jamais combler. A l’inverse, ce qui ont reçu plus que ce dont ils avaient besoin, plus que leur dû, ont également du mal à éprouver de la reconnaissance. Le geste de l’autre ne représente pas quelque chose en plus : il est normal. »
Une piste de changement : «Si nous ne savons jamais véritablement dire merci, ni à soi, ni à l’autre, ni même à la vie, et que nous en souffrons, une thérapie permettra de mieux comprendre ce qui s’est joué dans l’enfance, propose Nelly Jolivet. Si la gène est ponctuelle, devant une personne en particulier, il faut s’interroger sur la nature de la relation qui nous unit à elle. Et mettre au clair nos projections. ». Le cadeau de notre conjoint nous trouble ? Et si, inconsciemment, nous attendions de lui qu’il comble nos désirs les plus secrets ? Le compliment d’une collègue nous met mal à l’aise ? Et si, sans le savoir, une colère non formulée nous faisait refuser d’être en lien avec elle ? La prise de conscience est un premier pas décisif dans l’apprentissage de la gratitude sincère et consciente.