Ma fonction repose sur la survie psychique de la personne qui vient consulter ou son développement intra-psychique harmonieux. Je souhaite partager d’une manière synthétique les grands points qui différencient, à mon avis, une psychanalyse d’une psychothérapie.
Psychanalyse : le sujet en situation
- se raconte par association d’idées
- fait l’expérience de son « inconscient »
- prête attention à sa vie de rêveur et ses fantasmes
- identifie ses pulsions et ses mécanismes de défense
- comprend que sa souffrance a du sens et que le corps, parfois, se met à parler
- devient un analysant au cours de la cure.
Le tout dire et ne rien faire est indispensable au dispositif divan-fauteuil pour qu’il y ait psychanalyse, même si le divan se trouve boudé par certains, comme s’il se trouvait doté d’un pouvoir propre… L’écoute du psychanalyste ne donne pas lieu à du discours, ce qui ne signifie pas non plus qu’il est silencieux.
L’espace-temps du cadre analytique est soumis à un processus de « co-pensée » (cf. D.Widlocher), du « co-créé » (cf. Winnicott) par la rencontre.
La « normalité » n’existe pas, l’analysant est un Sujet, c’est à dire, sujet de sa vie. Bien évidemment, ceci est à moduler, notamment avec les psychotiques qui sont des Sujets dont la souffrance s’exprime par des voies différentes et malheureusement inadaptées à la société moderne.
Psychothérapie : le sujet
· construit un récit de ses souffrances
· rationalise son vécu
· s’appuie essentiellement sur la compréhension du thérapeute, ses conseils et jugements
· focalise son attention sur le symptôme qui motive sa demande sans chercher à en trouver les ramifications profondes
· évite, à son insu, la prise de conscience de ses répétitions et autres mécanismes psychiques
· n’explore pas son vécu sexuel infantile ou archaïque.
Du fait de sa nature même, une psychothérapie est plus courte qu’une psychanalyse, même si elle peut s’étendre sur une longue période. Il s’agit d’une démarche dont le but est clairement défini dès le départ : éradiquer un symptôme (-cible). Le sujet cherche une aide qui ne soit pas apparemment neutre.
La différence majeure à mon sens est : – le psychothérapeute fait appel à la volonté du patient, sa motivation à changer ; – le psychanalyste s’appuie sur lé désir du sujet. La motivation ne porte pas à agir puisqu’elle est subordonnée à ce qui échappe à la conscience. L’inconscient n’est pas motivé, il est désirant. |