Arguments solides ou mauvaise foi, ils ont raison quoi qu’il arrive ! Que cache cette volonté de dominer l’autre et comment lâcher prise ? Par Aurore Aimelet (Psychologies, mars 2013)
J’ai peur de l’erreur.
La psychanalyste Nelly Jolivet observe que cette insistance se manifeste dans certaines relations plutôt que d’autres. « Face à quelqu’un dont il nous semble dépendre – affectivement, financièrement -, nous pensons que nous n’avons pas droit à l’erreur, explique-t-elle. Si notre conjoint, patron, confident s’aperçoit de notre fragilité, nous risquons, croyons-nous, de le décevoir ou, pire, de le perdre. » Lorsque la relation est surinvestie et que le lien est vital; il y a urgence à se montrer infaillible. « Peut-être a-t-on souffert qu’une figure parentale – un père, une marraine, un professeur – ne nous reconnaisse pas assez dans notre identité malgré nos efforts, nos attentes, nos besoins ? » interroge la psychanlayste. Que la défaillance soit avérée ou imaginée, si l’enfant se sent invalidé par celui dont il dépend, comment peut-il survivre ? C’est cette lointaine blessure, qui, parfois, se réactive au présent dans nos relations d’adultes. Et qui nous empêche de lacher prise.