Quel barbarisme que d’annoncer Mes analysants. J’ai retourné le titre plusieurs fois et je n’ai pas trouvé de solutions. Ecrire Aux analysants aurait été par trop les rendre anonymes et parler pour tous les analystes. Il faut un analyste et un analysant pour qu’il y ait analyse. Nous formons un couple, en quelque sorte comme les inséparables pour que quelque chose soit entendu. Mais ce ne sont les miens que si, au même titre, je suis Leur analyste.
Je ne respecte pas toujours le dispositif divan-fauteuil dans le cadre de la cure. Effectivement, certains analysants n’aiment pas s’allonger, ils craignent ce divan comme s’il s’agissait d’une barque à la dérive. Et dériver c’est impossible, tant qu’ils n’ont pas trouver les rames…
La première fois que j’ai proposé à un analysant de s’allonger, il a manqué le rendez-vous suivant et celui d’après, et c’est la première chose dont il m’a parlé, avant même … de s’asseoir sur le fauteuil quand il est revenu. Ce jour-là, j’ai compris que le divan étant un accessoire étrange, plutôt de l’ordre d’un bâton de sorcier (sourcier ? ) que d’une baguette magique. D’ailleurs, les femmes analystes sont souvent plus des sorcières que des fées, sauf pour les jeunes enfants.
Dommage pour mon divan qui passe des fois quelques heures sans personne à qui tenir lieu de repos et de déversoir provisoire.